Les leads qualifiés par le marketing ne sont pas toujours exploités par la force de vente. Dans certaines entreprises, ils ne sont quasiment jamais travaillés par les commerciaux. Et c’est un gaspillage direct des ressources marketing mobilisées pour générer ces leads. C’est aussi un facteur de tension entre les équipes.
Comment mesurer et optimiser cet alignement ? Focus sur le taux d’acceptation des leads, un KPI qui oriente le diagnostic et les actions correctives.
Qu’est-ce que le taux d’acceptation des leads ?
Le taux d’acceptation des leads (ou Lead Acceptance Rate) mesure la proportion de leads marketing qui sont effectivement acceptés et travaillés par les commerciaux. C’est donc un indicateur d’alignement entre :
- Les critères de qualification marketing ;
- Les attentes de la force de vente (qui peut avoir une vision différente de ce qu’est un « bon lead »).
Dans la pratique, de nombreux leads qualifiés par le marketing ne sont jamais réellement travaillés par les commerciaux, qui les jugent parfois trop « froids » ou insuffisamment qualifiés. Un problème d’autant plus critique que ces leads représentent un investissement parfois significatif en ressources marketing.
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Cet indicateur permet donc d’évaluer l’efficacité du processus de qualification marketing (les fameux critères MQL). Un taux d’acceptation faible révèlera un décalage entre les critères de scoring marketing et la réalité du terrain commercial, notamment quand le marketing surpondère les signaux digitaux comme les téléchargements de contenus au détriment de signaux d’intention plus directs.
Un lead refusé est un investissement marketing perdu. Il va logiquement créer des tensions entre les équipes : les commerciaux reprochent au marketing de « gaspiller » le budget dans des leads de mauvaise qualité, tandis que le marketing accuse les commerciaux de manquer de rigueur dans le suivi.
Comment mesurer le taux d’acceptation des leads ?
Le calcul de base est très simple : nombre de leads acceptés divisé par le nombre total de leads transmis aux commerciaux sur une période donnée. Mais il y a plusieurs points de vigilance.
Il faut d’abord définir précisément ce qu’est un lead « accepté » :
- Le commercial doit-il explicitement valider le lead dans le CRM ?
- Ou considère-t-on qu’un lead est accepté dès lors qu’une action de prospection est enregistrée ?
Cette définition doit être claire et partagée pour éviter les ambiguïtés dans le calcul. Certains commerciaux peuvent par exemple passer un coup de fil rapide sans réelle intention de travailler le lead. Il faut être en mesure d’identifier ces situations.
En plus du taux brut, il faut prendre en compte le délai d’acceptation. Un lead accepté après trois semaines n’a pas la même valeur qu’un lead traité dans les 24h. Il est donc pertinent de coupler le taux d’acceptation avec un indicateur de réactivité (par exemple, le pourcentage de leads acceptés sous 48h).
Pour un suivi plus fin, on recommande généralement de segmenter le taux par :
- Type de lead (origine, secteur, taille de compte…) ;
- Commercial ou équipe commerciale ;
- Niveau de qualification marketing (score MQL) ;
- Canal d’acquisition.
C’est cette granularité qui permettra d’identifier où se situent précisément les points de friction entre le marketing et la force de vente.
Comment interpréter le taux d’acceptation des leads ?
Un taux durablement inférieur à 50 % ou une baisse soudaine signalent généralement un problème systémique dans la qualification des leads ou dans les process marketing-commercial. Il faudra réaliser une analyse par segment pour identifier les points de friction. Par exemple, un faible taux d’acceptation sur les leads issus d’un canal particulier indique où le système de qualification doit être ajusté. Les segments performants, eux, servent de modèle pour affiner les critères globaux.
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Les écarts entre commerciaux permettront d’identifier un territoire mal adressé par le marketing, un besoin de formation sur certains types de leads, une résistance individuelle qui nécessite une discussion approfondie, etc.