Selon une enquête OpinionWay, près d’une réunion sur deux (48 %) est considérée comme « non productive » par les participants, et 44 % des salariés avouent « faire autre chose » en attendant que ça finisse. Êtes-vous atteint de réunionite aiguë ? Faites le test…
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Votre agenda ressemble à un plan de métro aux heures de pointe
La réunionite aiguë se manifeste d’abord par une surcharge pathologique de l’agenda. Mais attention, le diagnostic va au-delà du simple constat d’un calendrier plein. Le signe le plus révélateur est probablement la disparition systématique des plages de travail profond. Si vous ne pouvez pas bloquer un créneau de deux heures consécutives, c’est qu’il y a un gros problème.
Analysez la structure de vos journées : si plus de 70 % de votre temps est consacré à des réunions, vous êtes en zone rouge. La réunionite se caractérise par une propension à transformer chaque interaction en rendez-vous formel. Un simple échange qui pourrait se régler en 3 minutes par email devient inexorablement un créneau de 30 minutes dans l’agenda.
Ce syndrome s’accompagne souvent d’une incapacité à dire non aux invitations, même lorsque votre présence n’est pas importante. Résultat : vous vous retrouvez spectateur passif dans des réunions où votre valeur ajoutée est marginale, pendant que vos tâches prioritaires s’accumulent.
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Votre vocabulaire professionnel s’est réduit à un jargon de facilitateur
Un signe subtil mais révélateur de réunionite aiguë va se manifester dans votre langage professionnel quotidien. Analysez votre discours : si vous vous surprenez à utiliser systématiquement des expressions comme « revenir vers vous », « en parler en off », « faire un retour plus tard », « mettre en attente », en dehors des contextes des réunions, c’est que votre mode de pensée est désormais orienté vers la « facilitation » plutôt que l’action.
Vous commencez à percevoir chaque interaction, chaque défi professionnel à travers le prisme de la réunion. Ce phénomène s’accompagne souvent d’une tendance à formaliser excessivement les processus de communication. Vous pourriez vous surprendre à demander un « ordre du jour » pour un simple déjeuner avec un collègue, ou à vouloir « débriefer » systématiquement après chaque interaction sociale au bureau.
Cette altération du langage et des comportements indique que la culture de la réunion a profondément imprégné votre approche du travail, au point de supplanter d’autres modes de réflexion et d’action plus directs et (souvent) plus efficaces.
Vos réunions se multiplient par mitose incontrôlée
La prolifération exponentielle des réunions par un mécanisme de mitose organisationnelle est typique de la réunionite aiguë : chaque réunion génère invariablement de nouvelles réunions, dans un cycle auto-entretenu.
Ce phénomène se manifeste par des phrases comme « On devrait programmer une réunion pour approfondir ce point » ou « Revenons-y lors d’une réunion dédiée ». La réunion devient une fin en soi, plutôt qu’un moyen d’avancer concrètement sur un sujet.
Observez attentivement la conclusion de vos réunions : si plus de 50 % d’entre elles se terminent par la planification d’au moins deux nouvelles réunions, vous êtes dans une spirale de réunionite. Cette multiplication s’accompagne souvent d’un élargissement constant du cercle des participants, sous prétexte d’inclusion, ce qui dilue la prise de décision et l’efficacité.