Parmi les soft skills qui pèsent dans une carrière professionnelle, la capacité à délivrer un discours en public occupe sans doute une place de choix. Selon une étude signée Robert Half, la qualité de la prise de parole en public est en effet la compétence la plus décisive pour les professionnels, devant la capacité de gestion et l’aptitude à résoudre les problèmes.
Vous intervenez lors du BtoB Summit, les RIM ou un autre événement au S2 2024 ? Vous souhaitez maximiser l’impact de vos discours en interne pour inspirer votre audience ? Voici 5 règles d’or immédiatement actionnables.
Sommaire
#1 Évitez le générique et l’évident : ça ennuie et ça agace
C’est peut-être évident de le dire, mais si votre prise de parole n’a pour but que de vous afficher, d’asseoir votre autorité ou d’ajouter une ligne à votre palmarès d’orateur, vous n’avez probablement pas besoin de conseils sur votre prestation, car votre objectif n’est pas d’apporter de la valeur à l’audience.
Si au contraire, votre prise de parole est motivée par un apport d’expérience, de compétences, de données ou d’expertise, voici la première règle : évitez les phrases vides de sens, les tournures usitées dans le monde de l’entreprise et surtout les conseils génériques lorsque vous vous adressez à des professionnels ou des experts. Prenons un exemple concret.
On vous a sollicité pour une prise de parole lors d’un séminaire sur la fonction commerciale dans le B2B. Ne conseillez pas aux responsables commerciaux et aux DirCo de « motiver leurs troupes pour atteindre leurs objectifs », de « rester authentiques dans leurs rapports aux autres » ou encore d’ « être inspirants au quotidien ».
Ce ne sont pas des recommandations pertinentes. Ce sont des « conseils » passe-partout qui n’apportent absolument rien à une audience experte… ni même à une audience de non-initiés ! Vous aurez comme seuls retours des bâillements, des regards gênés, le bal des smartphones qui sortent des poches, etc.
Comment éviter d’agacer votre public ? Réponse dans le point suivant…
#2 Quand on manque de pertinence, c’est qu’on a mal préparé son discours
Pour les speakers professionnels, un discours d’une heure peut nécessiter un travail de 20 à 30 heures de travail en fonction de la thématique et de l’expertise de l’audience.
Bien entendu, à vous de jauger le temps de préparation nécessaire à votre prise de parole. Une réunion de routine ne nécessitera pas autant de préparation qu’un speech dans une conférence de haut niveau. Mais dans tous les cas, il vaut mieux trop préparer que pas assez.
Les discours génériques, où l’intervenant se contente d’enfiler les perles et d’asséner des évidences, sont le résultat d’un manque de préparation en amont. Ce manque de préparation peut prendre plusieurs formes :
- L’orateur n’a pas pris le temps de parcourir l’état de l’art de sa thématique pour se mettre à jour ;
- L’orateur n’a pas pris le temps de chercher des données pertinentes pour étayer ses propos. Si vous vous adressez à une cible de professionnels, le manque de chiffres et de statistiques peut littéralement TUER votre prestation ;
- Le speaker n’a pas pris le temps d’analyser le persona dominant de son audience. Un discours trop pointu ennuiera une audience non-initiée… et un discours de débutant ennuiera une audience experte !
Une prise de parole en public peut mal se passer pour plusieurs raisons : des problèmes techniques, une inadéquation entre le sujet et l’audience, un blocage, etc. Ces contretemps sont acceptables. Voici en revanche ce qui ne l’est pas : rater sa prestation par manque de préparation.
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#3 En s’y prenant tard, vous perdez la « créativité subconsciente »
Souvent, l’orateur ne s’y prend pas suffisamment tôt et n’a donc pas laissé le temps à son cerveau de puiser l’inspiration dans son quotidien. La préparation d’une prise de parole n’est pas un exercice arrêté dans le temps.
Oui, vous allouerez quelques heures par jour ou par semaine à la recherche et au discours à proprement parler, mais il y a une phase que l’on a tendance à négliger : votre cerveau travaille en arrière-plan, et c’est là que vous aurez des petits éclairs de génie, des punchlines, des analogies et d’autres éléments de style qui font la différence entre un orateur lambda et un speaker de classe mondiale.
Si vous ne donnez pas le temps à votre cerveau de s’imprégner de la thématique et d’aller puiser des éléments créatifs, vous n’aurez pas ce facteur « X » qui fait la différence.
C’est tout simplement mathématique : préparer sa prise de parole un mois à l’avance, c’est donner autant de temps à votre créativité subconsciente de s’exprimer. S’y prendre 3 jours avant, c’est vous priver d’un allié de taille.
#4 La répétition, et éventuellement le test grandeur nature
Il y a une différence substantielle entre le « flow » écrit et parlé. En règle générale, la version écrite de notre discours contient des éléments, des tournures et des expressions qui passeront difficilement à l’oral.
En cause : des phrases trop longues, des effets de style qui manquent de naturel, des tournures complexes qui nécessiteront un apprentissage par cœur, etc.
Le meilleur moyen de détecter ces éléments, c’est tout simplement de répéter votre discours. En fonction de l’enjeu, vous pouvez opter pour deux solutions :
- Si vous avez une certaine capacité d’analyse, vous pouvez simplement vous filmer. Prenez le temps d’analyser votre prestation. Vous pourrez à la fois ajuster votre discours mais aussi votre posture, vos tics gestuels et verbaux (vous avez très probablement un mot fétiche que vous répétez plus que de raison, sans vous en rendre compte), le placement et le ton de votre voix, etc.
- Si vous n’êtes pas en mesure de faire de l’autocritique, vous pouvez tester votre discours sur un petit panel (amis, collaborateurs, etc.).
#5 Domptez la première minute… et la dernière
C’est simple : si vous comptez allouer 10 heures à la préparation de votre prise de parole, passez au moins deux heures sur le contenu de la première minute et de la dernière minute de votre discours. L’idée est de commencer fort, et de finir encore plus fort.
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