L’impact de l’Intelligence Artificielle Générative sur l’économie serait-il exagéré ? C’est l’avis de Gartner, qui explique que nous vivons une bulle genAI et que les outils sortis fin 2022 n’ont toujours pas bouleversé le quotidien des entreprises et des consommateurs… et rien ne devrait changer en 2024. Décryptage…
L’IA générative dans les entreprises ? Pas avant 2025 dans le meilleur des cas
L’impact anticipé de l’Intelligence Artificielle Générative sur le PIB est beaucoup trop optimiste, estime Gartner dans une étude parue ce jeudi. Les véritables déploiements de la technologie dans les entreprises ne devraient débuter qu’en 2025, dans le meilleur des cas.
Plus largement, les dépenses en informatique devraient croître de 6.8 % en 2024, une projection revue à la baisse de 1.2 % par rapport aux prévisions du dernier trimestre 2023, notamment à cause de la réticence sur les investissements liés à l’IA générative.
John-David Lovelock, vice-président analyste senior chez Gartner, explique que cette correction des estimations des dépenses informatiques a également été motivée par les fluctuations du cours du dollar par rapport à l’euro, mais aussi par la baisse des dépenses des consommateurs en appareils informatiques et électroniques. La croissance est surtout stimulée par l’intégration continue de nouveaux équipements dans les entreprises et l’expansion des systèmes existants pour boucler les projets en cours.
Les entreprises ne cherchent pas à réinventer la roue avec l’IA
Les fournisseurs de technologie et les cabinets de conseil restent optimistes quant aux perspectives de l’Intelligence Artificielle Générative dans les entreprises. Deloitte, par exemple, explique : « L’enthousiasme autour de l’Intelligence Artificielle Générative reste élevé, et des impacts transformateurs sont attendus dans les trois prochaines années ».
Cependant, Lovelock estime que l’IA sera probablement introduite progressivement dans les produits que les entreprises utilisent déjà pour résoudre des problèmes auxquels elles sont déjà confrontées plutôt que pour innover. « Il est probable que 2024 soit l’année de la planification des investissements IA, sachant que 2023 a été l’année du storytelling. 2025 sera l’année de l’exécution », résume-t-il.
Comme la plupart des fournisseurs cherchent à intégrer l’IA dans les produits que les clients achètent déjà, sans augmentation significative de prix, Gartner explique que l’augmentation des dépenses informatiques due à l’investissement en IA ne serait que de… 0,005 % !
Gartner estime enfin que les entreprises ne cherchent pas à réinventer la roue avec l’IA, puisque les principales applications prévues sont la réduction du taux d’attrition client et l’amélioration du ROI des actions marketing… des problématiques que les entreprises tentent de résoudre depuis 25 ans. « La majorité des applications pratiques de l’IA que nous observons actuellement sont en réalité des améliorations ou des extensions de solutions déjà existantes. L’IA permet simplement de les réaliser de manière plus efficace, plus rapide et plus économique », conclut Lovelock.