Plus de 362 milliards d’emails sont envoyés chaque jour dans le monde, dont une part significative dans un cadre professionnel. Mais comment les professionnels français gèrent-ils ce flux ?
Pour répondre à cette question, Hostinger a mené une étude auprès de 2 000 professionnels du secteur tertiaire, dirigeants et salariés confondus. Les résultats révèlent des différences marquantes selon le niveau hiérarchique, l’âge et le genre.
Voici les enseignements clés de cette radiographie inédite de l’email professionnel en France !
Sommaire
Le volume des emails : une réalité contrastée selon les profils
La différence est flagrante entre dirigeants et salariés face au flux quotidien d’emails. Plus d’un tiers (34 %) des dirigeants reçoivent plus de 50 messages par jour, contre seulement 18 % des salariés. Cette disparité se reflète naturellement dans le temps consacré à leur traitement : plus de la moitié des dirigeants (52 %) y passent plus d’une heure quotidiennement, contre 37 % des salariés.
L’âge joue également un rôle dans la gestion de ce flux. Les 35 – 49 ans sont les plus nombreux à se dire débordés (13 %), tandis que leurs aînés de 50 – 64 ans semblent mieux maîtriser la situation : 55% d’entre eux déclarant gérer leurs messages sans difficulté.
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Les sources d’irritation varient selon les profils : le volume de mails arrive en tête (20 % chez les dirigeants), suivi par l’obligation de réponse rapide (16 %) et les spams (14 %). Plus révélateur encore : 62 % des salariés admettent ressentir du stress au retour de congés face à leur boîte mail, un chiffre qui grimpe à 75 % chez les dirigeants.
Ces chiffres dessinent une réalité nuancée où la position hiérarchique, plus que l’âge ou le genre, détermine largement notre rapport aux emails professionnels.
La déconnexion : quand le droit se heurte à la réalité du terrain
Le droit à la déconnexion, inscrit dans le Code du travail depuis 2017, peine à s’imposer dans la pratique. Plus des deux tiers des salariés (67 %) consultent leurs emails professionnels hors temps de travail, dont 37 % de façon régulière. Cechiffre grimpe à 87 % chez les dirigeants.
Cette connexion permanente varie fortement selon l’âge. Les jeunes salariés sont particulièrement concernés : 81 % des 18 – 24 ans consultent leurs emails pendant leur temps libre, contre 56 % pour les plus de 50 ans. Et il ne s’agit pas que de lecture passive : un tiers des salariés (34 %) envoient directement leurs réponses sans attendre la reprise, tandis que 17 % programment leurs envois pour les jours ouvrés.
Le phénomène touche particulièrement les dirigeants : trois quarts d’entre eux (76 %) rédigent des messages hors horaires de bureau, et 44 % les envoient immédiatement. Ces chiffres révèlent un paradoxe : alors que la déconnexion est un droit, la connexion permanente devient une norme tacite, particulièrement chez les plus jeunes et les dirigeants.
Communication d’entreprise : l’IA et les émojis bousculent les codes
L’intelligence artificielle s’impose discrètement dans la rédaction des emails professionnels : 39 % des salariés l’utilisent déjà, ponctuellement ou régulièrement.
Sans surprise, les jeunes sont en première ligne : deux tiers des 18 – 24 ans y font appel, contre à peine 22 % pour les quinquagénaires. Leurs motivations ? Perfectionner le style et l’orthographe (47 %), traduire leurs messages (35 %) ou automatiser les réponses répétitives (25 %).
La question des émojis divise aussi les générations. Si 53 % des salariés n’en utilisent jamais, les pratiques varient radicalement selon l’âge : 61 % des seniors les bannissent totalement, quand la moitié des jeunes les intègrent régulièrement. À noter aussi : les hommes (51 %) sont plus adeptes des smileys que les femmes (43 %).
Même les formules de politesse font débat. « Cordialement » est devenu le symbole d’une forme de ton « passif – agressif » qui irrite 21 % des destinataires. « Au plaisir de vous lire » et « Salutations distinguées » agacent quant à elles 14 % et 13 % des sondés, respectivement.