Étude : êtes-vous (vraiment) prêts à intégrer l’IA et à en tirer des bénéfices business ?

L’Intelligence Artificielle au service de la performance commerciale ? Ce n’est pas forcément pour demain. Si 82 % des commerciaux s’attendent à des gains de revenus grâce à l’IA, une nouvelle étude signée Cisco montre que les entreprises ne sont pas encore prêtes à tirer pleinement profit de la technologie. En cause : des problèmes au niveau de la stratégie, des infrastructures, de la Data, de la gouvernance, mais aussi de la culture et des compétences disponibles en interne. On fait le point.

Adoption de l’IA : six points de friction subsistent

ChatGPT, Bard, Dall-E, Whisper, et la panoplie de solutions qui ont intégré des modules IA et Machine Learning dans leurs dernières mises à jour… les marketeurs et les commerciaux ont l’embarras du choix pour faire un pas de plus vers l’excellence opérationnelle et gagner en créativité.

Mais selon Cisco, seules 14 % des entreprises se disent « prêtes » à l’intégration de l’IA dans leur business. L’enquête, qui a interrogé plus de 8 100 entreprises à l’international déjà initiées à l’IA (notamment en France), a identifié six freins majeurs à l’implémentation effective de la technologie :

1. La stratégie. Si 95 % des entreprises sondées ont bien une stratégie IA en place, elles couvrent très rarement la partie du déploiement. Elle conditionne pourtant tout l’aval ;
2. L’infrastructure. L’écrasante majorité des responsables IT (95 %) affirment que l’implémentation de l’IA va alourdir la charge de travail des infrastructures de l’entreprise. Et seuls 13 % estiment que leurs réseaux peuvent être mis à l’échelle pour répondre aux besoins de l’IA en la matière ;
3. La Data. La différence entre les entreprises « prêtes » pour l’IA et les autres se situe au niveau de la maturité Data, dans la mesure où les données restent le principal Input des solutions alimentées par l’Intelligence Artificielle et le Machine Learning. Indubitablement, les entreprises qui ont fait ce travail de Data Quality Management et d’intégration partiront avec une longueur d’avance et pourront constater plus rapidement l’impact de l’IA sur leur performance commerciale. Selon Cisco, 81 % des entreprises qui ne se disent pas prêtes pour l’IA ne sont pas encore parvenues à centraliser et intégrer leur capital Data ;
4. La gouvernance. 95.5 % des décideurs affirment disposer d’un mécanisme en interne pour faire du fact-checking et vérifier la véracité des informations données par l’IA. En revanche, seules 38 % des entreprises disposent d’un processus formel et rigoureux pour vérifier l’ensemble de leurs solutions et algorithmes IA, ce qui pose un problème de fiabilité et de confiance, à la fois pour faire adopter les solutions d’Intelligence Artificielle aux collaborateurs, mais aussi pour donner des gages de confiance aux partenaires (clients notamment) ;
5. Le talent. 98 % des entreprises sondées prévoient d’investir dans la formation et la montée en compétences de leurs effectifs en matière d’IA. L’année 2024 verra sans doute le retour du micro-learning dans l’entreprise ;
6. La culture. 79 % des entreprises estiment que l’adoption de l’IA est une urgence « modérée » à « élevée ». L’étude identifie toutefois une dichotomie : 82 % des membres du conseil d’administration et 82 % des dirigeants sont réceptifs à l’IA, contre à peine 31 % des collaborateurs et 23 % du Middle Management.

D’autre part, 61 % des entreprises sondées estiment que l’impact business de la non-implémentation de l’IA se ferait sentir au bout d’un an au maximum. 

La France à la traîne dans l’adoption de l’IA ?

C’est en tout cas ce qui ressort de l’étude Cisco. En effet, seules 16 % des entreprises françaises sondées sont au point au niveau de l’adoption de la technologie, contre 21 % sur la région EMEA et 29 % sur la moyenne mondiale. Ensuite, environ 43 % sont « modérément préparées », contre 47 % dans la région EMEA et 44 % en moyenne mondiale. Enfin, 41 % des entreprises sont « à la traîne », contre 32 % en EMEA et 27 % à l’échelle mondiale.

Liz Centoni, vice-présidente exécutive et directrice générale des applications chez Cisco, commente les résultats de l’étude : « La course pour se préparer à l’Intelligence Artificielle est lancée, poussant les organisations à évoluer de la planification stratégique à l’exécution pour exploiter son potentiel transformateur ». 

Et de poursuivre : « Pour tirer parti des produits et services basés sur l’IA, les entreprises doivent mettre en place des solutions qui sécurisent et surveillent leurs modèles, garantissant ainsi des performances optimales, la protection des données ainsi que des résultats fiables et éthiques ».