Avez-vous déjà eu l’impression d’être « coincé » dans votre vie professionnelle ? Pensez-vous avoir perdu toute passion pour votre travail ? Vous vous sentez enlisé dans une routine morose, sans relief ?
On a tous, un jour, eu l’impression d’avoir atteint un « plateau », sans possibilité d’évoluer davantage. Plutôt que de réprimer ce sentiment ou de faire l’autruche, vous devez affronter la situation. Si votre cœur vous dit d’explorer quelque chose de nouveau… c’est qu’il a ses raisons, et elles sont peut-être légitimes.
Mais comment s’y prendre ? Car soyons lucide. La première question qui se pose est généralement la suivante : « Suis-je trop vieux pour changer de carrière ? ». Rassurez-vous, tout le monde se pose cette question… parfois dès 25 ans !
Sommaire
Peut-on changer de métier ou de carrière après 10 ans de travail ?
La réponse est nuancée. Si vous passez de la finance ou de la comptabilité à la gestion de projets, le changement n’est pas radical. Beaucoup de recruteurs vous donneront une chance, car les compétences requises sont similaires.
Si vous êtes banquier d’investissement et que vous aspirez à devenir auteur de fiction, nous sommes effectivement sur un changement radical. Amor Towles, auteur du livre « A Gentleman in Moscow » (un excellent ouvrage que je recommande vivement), a réussi cette transition, passant du métier de professionnel de l’investissement à celui d’écrivain à plein temps.
À lire également : Comment annoncer des mauvaises nouvelles à votre direction ?
Pour évaluer l’ampleur du changement pour vous, prenez le temps de coucher sur papier les facteurs à prendre en compte, puis déterminez les étapes que vous devrez franchir tout au long du chemin. J’ai moi-même accepté un poste en marketing après plus de dix ans passés en finance/comptabilité, développement de produits et même en gestion de la chaîne logistique.
La transition a été rude car je ne connaissais rien (et quand je dis rien, c’est vraiment rien) au développement créatif, à la rédaction publicitaire, aux campagnes, sans parler des personas, du SEO, des réseaux sociaux ou de la MarTech.
Et pourtant, me voici ! Le chemin a été long. Quand je dis que la réponse est nuancée, je ne parle pas seulement de la différence entre le métier de départ et le métier envisagé. Je parle également de votre motivation et de votre volonté.
Règle numéro un : faites du bon travail à chaque post que vous occupez
C’est peut-être évident de le dire, mais c’est capital : faites du bon travail dans chaque poste que vous occupez. Si vos responsables grimpent dans la hiérarchie, ils penseront à vous et vous emmèneront avec eux. Des opportunités comme celle-ci peuvent donner un véritable coup de pouce à votre carrière. C’est ce qui m’est arrivé à plusieurs reprises.
C’est ainsi que j’ai eu ma première opportunité en marketing. Un de mes anciens responsables est passé à un rôle de leadership dans le marketing événementiel. J’ai été embauchée pour gérer les opérations liées aux événements. Comme j’avais déjà une expérience dans les opérations, la transition aurait dû être facile, non ? Eh bien pas vraiment.
Les opérations dans l’événementiel ne ressemblaient pas aux opérations organisationnelles internes typiques que j’avais réalisées par le passé. Construire des expériences sur site pour les participants, comme l’organisation de l’espace pour les prises de parole et les sessions, ainsi que l’intégration des technologies en backend pour l’inscription, la lecture de codes-barres avec des applications mobiles, et plus encore, se sont révélés un véritable défi, complètement différent des types d’ « opérations » auxquelles j’étais habituée.
Je ne savais pas ce que je faisais la première année. C’était vraiment confus. Beaucoup de gens m’ont aidée en cours de route. A retenir donc : même si vous faites de gros ratés la première fois, ça finira par passer. Vous ferez mieux la fois suivante.
Règle numéro deux : curiosité et soif d’apprendre
Cultivez toujours ce désir et cette passion d’apprendre. C’est très important à l’ère du digital où la technologie évolue à une cadence inédite dans l’histoire. Vous êtes marketeur ? Vous devez impérativement consacrer une partie de votre temps à lire blogs, assister à des webinaires et écouter des podcasts… mais la meilleure chose à faire, c’est de vous retrousser les manches et de mettre les mains dans le cambouis pour véritablement « faire » et « expérimenter ».
À lire également : Le télétravail à temps plein fait exploser les cas de TMS et de mal de dos en France
Vous travaillez probablement déjà avec ChatGPT, qui peut écrire du code, rédiger des articles de blog et résumer du contenu. Si vous ne l’avez pas encore fait, essayez l’outil et amusez-vous. Voyez ce qu’il peut faire pour vous. Puis passez à d’autres outils plus sectoriels. Vous n’avez pas besoin d’être expert en tout, mais vous devez connaître suffisamment votre secteur pour être « dangereux » pour la concurrence. Foncez.
Règle numéro trois : la puissance des compétences transférables
De nombreuses compétences sont transférables d’un domaine à un autre. Vous devez savoir quelles sont vos compétences transférables et les utiliser autant que possible. Une fois que j’ai maîtrisé le marketing, j’ai réalisé que je possédais de nombreuses compétences précieuses que d’autres marketeurs pourraient ne pas avoir.
Ce que j’ai appris en comptabilité et en finance m’a énormément aidée lorsque j’ai établi un budget de marketing B2B de 20 millions de dollars avec des KPIs solides.
Quand je dirigeais le développement de produits avec une équipe d’ingénieurs, j’ai acquis les compétences du « herding cats » (gérer des situations complexes), ainsi que la capacité de diriger des réunions efficaces avec un ordre du jour clair pour éviter de se perdre dans les détails. Cela m’a énormément aidée pour mettre en œuvre des campagnes marketing avec une expérience omnicanale.
Règle numéro quatre : tout est lié
Tout, absolument tout est lié, d’une façon ou d’une autre. Nous regardons souvent en arrière et voyons une succession d’événements spécifiques qui sont, d’une certaine manière, reliés les uns aux autres… d’autant plus dans un monde où nos écrits sont forcément référencés quelque part sur le web.
Je suis en train d’écrire un roman de fiction. Ce que j’ai appris sur les personas des acheteurs en marketing B2B m’a aidé dans le développement des personnages. Mon expérience dans les lancements de produits m’a donné un excellent sens de la planification des lancements de livres. Tout est connecté !
À lire également : Managers : vos collaborateurs sont peut-être dans un état de mal-être mental…
La technologie rend la connexion entre ces différents points encore plus évidente. Avez-vous remarqué que lorsque vous cherchez des destinations de voyage ou des vêtements, vous commencez à voir des publicités de voyage ou de prêt-à-porter similaires à celles que vous avez cherchées ? Encore une fois, tout est connecté. Si vous faites attention, tout ce que vous faites peut être utilisé pour autre chose ailleurs, à un moment donné, tôt ou tard.
Lorsque vous cherchez un emploi complètement différent de votre domaine actuel, votre défi est de convaincre les autres que vos expériences passées, qui sont à priori loin du poste convoité, peuvent aider. Aidez-les à comprendre que tout est lié !
Règle numéro cinq : appréciez le chemin parcouru
Profitez du voyage pendant que vous faites la transition. C’est souvent solitaire, plein d’échecs et de contreperformances, mais c’est plus que formateur.
Dans de nombreux cas, vous pouvez aussi avoir deux emplois à temps plein pendant un certain temps. Conservez votre emploi actuel pour payer les factures, et trouvez du temps pour perfectionner vos compétences pour votre prochain emploi. C’est exactement ce que j’ai fait : j’ai écrit mon premier livre pendant les nuits alors que j’étais encore dans le monde de l’entreprise.
Pendant votre voyage de transition, vous pouvez passer de nombreuses nuits éveillé et vous demander si c’est la bonne chose à faire. J’ai remis en question ma décision de quitter le monde de l’entreprise lorsque mes revenus ont diminué pendant des mois d’affilée. Mais ce sont les hauts et les bas du travail indépendant.
À lire également : Vous avez du mal à faire votre autopromotion ? Voici 4 méthodes pour briller !
À ce stade, je suis en train de faire une transition à nouveau : passer d’une consultante en marketing B2B à un écrivain de fiction. J’appelle ça Pam Didner 3.0. Je ferai à nouveau deux emplois à temps plein, je continue à prendre des missions de conseil et des conférences en B2B pour payer les factures pendant que j’écris mes romans.
Ayant traversé d’énormes transitions de carrière, je sais que les nuits sans sommeil ne disparaîtront jamais. Le doute de soi sera toujours là. Beaucoup de souffrances, de douleurs et de chagrins. Mais aussi, beaucoup de récompenses. Avec du recul, aurais-je fait les choses différemment ? Oui, sur un point : j’aurais peut-être dû profiter plus du voyage et du chemin parcouru.