La plupart des entreprises du B2B sous-exploitent leur base clients installée. Au-delà des renouvellements de contrats qui assurent le revenu récurrent, le potentiel de développement reste largement inexploité.
Une réalité d’autant plus surprenante que la croissance sur les comptes existants s’avère souvent plus rapide et plus rentable que la conquête de nouveaux clients. Voici comment transformer ce gisement de valeur en levier de croissance concret.
Un cross-selling timide et sans méthode
La plupart des entreprises B2B vendent moins de 20 % de leur catalogue à leurs clients existants. Cette sous-exploitation du portefeuille s’explique d’abord par un manque de méthode dans l’approche commerciale des comptes déjà bien installés.
Les commerciaux se concentrent sur le renouvellement des contrats existants, une zone de confort qui garantit leur rémunération variable. Le cross-selling devient une activité secondaire menée au fil de l’eau, sans réelle stratégie. Les tentatives se limitent souvent à présenter les nouvelles offres passivement lors des points trimestriels.
Cette approche ignore en réalité le potentiel réel des clients fidèles. Un client satisfait qui utilise déjà vos solutions présente un taux de transformation 4 à 5 fois supérieur sur les offres complémentaires. Son coût d’acquisition est quasi-nul et le cycle de vente est raccourci grâce à la confiance déjà établie.
La première étape consiste donc à cartographier précisément votre taux de pénétration produit par client. Quelles solutions utilisent-ils ? Lesquelles correspondent à leurs enjeux mais ne sont pas déployées ? Cette analyse révèle souvent un potentiel inexploité considérable masqué par la routine commerciale ou le syndrome de « la tête dans le guidon »
L’audit doit aussi intégrer la maturité de chaque compte : satisfaction client, usage des solutions actuelles, solidité de la relation, budget, etc.
Comment intégrer votre portefeuille existant dans l’effort commercial
Même une hausse de 5 % du taux de pénétration produit générera probablement souvent plus de revenus qu’un trimestre entier à prospecter.
La clé est d’abord dans la qualité du diagnostic. Au-delà des analyses classiques de part de portefeuille, exploitez les données moins visibles comme les commandes ponctuelles qui révèlent des besoins émergents, les demandes spécifiques au support qui trahissent des irritants ou encore les évolutions organisationnelles chez vos clients qui ouvrent de nouvelles opportunités.
Le système de rémunération variable doit lui aussi évoluer. La plupart des grilles actuelles valorisent encore plus la signature d’un nouveau compte que le développement d’un compte existant. Cette prime à la conquête encourage vos commerciaux à délaisser des opportunités substantielles dans leur portefeuille pour « chasser ».
Le pilotage commercial mérite lui aussi d’être affiné. Les revues de compte trimestrielles ne suffisent plus. Instaurez des points mensuels dédiés au développement du portefeuille avec le même niveau d’exigence que vos réunions pipeline sur les nouveaux comptes.
Enfin, responsabilisez vos commerciaux sur des objectifs précis de croissance organique. Un commercial qui maîtrise parfaitement son portefeuille doit pouvoir identifier 3 – 4 opportunités majeures de développement par trimestre. Sans cette pression positive, l’exploitation de la base clients installée reste secondaire.