Le groupe de presse américain New York Times poursuit OpenAI, propriétaire de ChatGPT, pour violation de droits d’auteur suite à l’exploitation de ses contenus pour entraîner son modèle d’Intelligence Artificielle. La plainte, qui nomme également Microsoft (qui avait investi plus de 10 milliards de dollars dans OpenAI), exige que les entreprises citées soient tenues responsables à hauteur de « milliards de dollars » de dommages.
ChatGPT et d’autres grands modèles de langage (LLMs) « apprennent » en analysant une quantité massive de données, le plus souvent collectées sur le web. La BBC nous dévoile les détails de cette plainte qui devrait rythmer toute l’année 2024.
Un manque à gagner sur les abonnements payants et les clics publicitaires
Dans sa plainte, le groupe de presse américain affirme que des millions d’articles publiés par le New York Times ont été utilisés sans autorisation pour rendre ChatGPT plus intelligent. Aujourd’hui, l’outil qui brasse des millions d’utilisateurs quotidiennement « concurrence le journal en tant que source d’information », explique le groupe de presse. Ce dernier prétend d’ailleurs que lorsque l’on interroge ChatGPT sur l’actualité, il aura parfois tendance à générer des « extraits textuels » des articles du New York Times qui ne peuvent être consultés en temps normal qu’en souscrivant à un abonnement payant.
Selon la plainte, les utilisateurs de ChatGPT peuvent donc consulter le contenu du New York Times sans payer, ce qui entraîne un manque à gagner conséquent, avec une perte de revenus sur les abonnements mais aussi sur les clics publicitaires.
Le groupe de presse cite également le moteur de recherche Bing, qui intègre certaines fonctionnalités alimentées par ChatGPT, et qui produit des résultats textuels plutôt complets extraits de sites web appartenant au New York Times sans renvoyer à l’article en question et sans inclure de liens de parrainage pour rémunérer le groupe de presse.
Des procès en cascade contre OpenAI, Microsoft, MidJourney, Stability AI et GitHub
La plainte, déposée le 27 décembre 2023 devant un tribunal fédéral de Manhattan, révèle que le New York Times a tenté sans succès d’obtenir une résolution amiable de Microsoft et OpenAI sur ses droits d’auteur en avril dernier.
Cette nouvelle péripétie judiciaire survient un mois à peine après une période de chaos chez OpenAI, où le co-fondateur et PDG Sam Altman a été licencié, puis réembauché, en l’espace de quelques jours. Son licenciement avait choqué les observateurs et conduit à des menaces de démissions en masse du personnel. BtoB Leaders vous a raconté cette saga.
Mais en plus des problèmes internes, l’entreprise est maintenant confrontée à de multiples procès intentés en 2023 et qui devraient débuter en 2024. En septembre dernier, une affaire similaire de violation de droits d’auteur a été portée par un groupe d’auteurs américains, dont le romancier de Game of Thrones, George RR Martin.
Deux mois plutôt, une action en justice avait été intentée par la comédienne Sarah Silverman et une lettre ouverte signée par les auteurs Margaret Atwood et Philip Pullman avait été largement relayée dans la presse, appelant les géants de l’IA à les dédommager pour l’utilisation de leur travail.
OpenAI, Microsoft et GitHub font également face à un procès de la part d’un groupe d’experts en informatique qui soutiennent que leur code a été utilisé sans leur permission pour entraîner Copilot, une IA principalement développée par Microsoft.
En plus de ces actions, de nombreux autres procès ont été intentés contre les développeurs d’IA dites génératives. Citons l’action en justice menée par un groupe d’artistes contre les générateurs d’image Stability AI et Midjourney. Aucun de ces procès n’a pour l’heure livré de verdict.