Vos équipes marketing ont passé des heures à construire des scénarios de marketing automation sophistiqués : critères de segmentation multiples, embranchements conditionnels, scoring sur-mesure. Une mécanique complexe censée qualifier parfaitement vos leads.
Pourtant, les résultats ne suivent pas : taux d’engagement en chute, leads qui disparaissent en cours de route, commerciaux qui ne comprennent plus d’où viennent leurs contacts… Voici pourquoi la simplicité et la « linéarité » seront vos meilleurs alliés en matière de nurturing.
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Les scénarios complexes font fuir vos leads froids et tièdes
Les équipes marketing ADORENT créer des scénarios d’automation sophistiqués : embranchements multiples, conditions imbriquées, scoring détaillé… Sur le papier, cette segmentation fine devrait permettre un ciblage parfait et éviter de faire perdre du temps aux commerciaux. Dans les faits, elle perd vos leads en cours de route.
En réalité, un lead froid ou tiède n’est pas prêt à recevoir autant de sollicitations. Il découvre à peine votre entreprise, évalue vaguement si votre solution pourrait l’intéresser. Le bombarder avec des emails ultra-personnalisés, basés sur chaque clic qu’il a pu faire sur votre site web, va probablement le faire fuir, à juste titre
Les scénarios linéaires en 2-3 étapes sont généralement les plus efficaces. Un premier email avec un contenu de découverte, un deuxième plus technique si engagement, puis un troisième orienté business si l’intérêt est confirmé. Cette progression naturelle respecte le rythme de maturation du prospect.
Les scénarios trop élaborés créent parfois des situations absurdes. Un prospect télécharge un livre blanc sur la cybersécurité. Le lendemain, parce qu’il a ouvert l’email de confirmation, il reçoit une invitation à un webinar sur le Cloud. Puis comme il a cliqué sur un lien du webinar sans s’inscrire, il bascule dans un scénario « hésitant » et reçoit une étude sur les budgets IT. Et parce qu’il n’a pas réagi à l’étude, il reçoit un cas client sur la transformation digitale…
Ici, chaque action déclenche une réponse qui n’a rien à voir avec l’intérêt initial (cybersécurité), ce qui crée un parcours décousu qui perd le fil conducteur. Le marketing automation doit accompagner la progression naturelle du prospect. Un scénario simple avec des étapes claires et progressives convertira toujours mieux qu’un enchevêtrement de conditions qui noie le prospect sous des contenus qu’il n’a pas sollicités.
Trois signes qui montrent que vos scénarios sont trop complexes
Premier signe évident : votre outil de marketing automation rame, ou il devient illisible. Les scénarios s’entremêlent, les tags s’accumulent, le scoring s’emballe. Résultat : des leads reçoivent plusieurs fois le même email, d’autres sont bloqués dans des boucles sans fin, certains disparaissent des radars.
Ensuite, la qualité de votre base de données se dégrade. Les désabonnements augmentent, les taux d’engagement chutent, les leads qualifiés ne progressent plus dans le tunnel. Votre scénario, qui était censé qualifier les prospects, rajoute une couche de complexité et aggrave le désalignement entre le marketing et les Sales.
Et enfin : vos équipes ne comprennent plus le parcours des leads. Le commercial demande pourquoi tel prospect a reçu tel contenu. Le marketing peine à expliquer les règles de scoring. Et quand il faut modifier un scénario, personne n’ose y toucher de peur de tout casser.
Voici un test simple : demandez à trois personnes de votre équipe de dessiner le parcours d’un lead type dans vos scénarios. Si leurs schémas sont très différents, c’est que votre marketing automation est devenu trop complexe. Il est temps de simplifier et d’épurer.
Les fondamentaux d’un scénario automation qui convertit
Plus vos scénarios sont complexes, plus ils deviennent ingérables. La solution ? Segmentez par objectif business : un parcours pour la découverte produit, un pour la qualification des besoins, un dernier pour la démonstration. Cette segmentation empêche les croisements de contenus qui perdent vos leads.
La construction des contenus doit suivre une progression naturelle. En phase de découverte, commencez par des contenus essentiels comme un livre blanc sur les enjeux sectoriels ou une étude de marché. Ces formats génèrent typiquement 35 – 45 % d’ouverture.
Enchaînez avec des cas concrets via des business cases qui illustrent ces concepts. Ces contenus maintiennent un engagement autour de 25 %. Les contenus techniques plus pointus viennent en dernier pour les prospects réellement intéressés, avec des taux de clic plus faibles (autour de 15 %) mais des leads bien plus qualifiés.
Attention : le timing fait toute la différence. On vise généralement un espacement de 5 – 7 jours ouvrés entre les emails. Cette fenêtre permet aux prospects de valider en interne, de digérer l’information, de mûrir leur réflexion.
Le paramétrage technique obéit à une règle simple, à savoir trois conditions maximum par étape :
- « Si ouverture » ;
- « si clic sur le CTA » ;
- « si absence de réaction »
Au-delà, vous créez des segments microscopiques impossibles à piloter. Les leads qui nécessitent un traitement plus fin doivent sortir de l’automation pour un suivi commercial personnalisé ou une approche type ABM.
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Les parcours clairs et épurés facilitent l’identification des points de bascule où un lead devient suffisamment qualifié pour mériter un contact direct. Les commerciaux comprennent mieux le niveau de maturité de chaque prospect et peuvent adapter leur approche en conséquence.
Quand faire sortir un lead de la boucle d’automatisation ?
Même le meilleur scénario d’automatisation devient contre-productif si vous gardez trop longtemps vos leads dans la boucle. Certains signaux indiquent clairement qu’un prospect mérite un traitement commercial personnalisé… ou d’être exclu du scénario de nurturing.
Un lead identifié qui consulte plusieurs contenus techniques après avoir téléchargé un livre blanc démontre sa maturité. Quand trois ou quatre personnes d’une même entreprise téléchargent vos ressources, un groupe de travail s’est constitué. L’automatisation devient inadaptée face à cette dynamique collective.
L’enjeu est d’identifier ces signaux via des alertes CRM pour permettre aux commerciaux d’intervenir au bon moment.
À l’inverse, un lead qui n’ouvre plus vos emails depuis 90 jours doit sortir de vos scénarios actifs. Inutile de dégrader votre délivrabilité en persistant avec ce contact. Passez-le en liste inactive avec un dernier email de réactivation. S’il ne réagit pas, supprimez-le de votre base.