Rédaction BtoB leaders 
Votre téléphone vibre toutes les trois minutes. Vos collaborateurs débarquent dans votre bureau « juste pour une question rapide ». Vous enchaînez les réunions sans pause, tout en répondant aux messages urgents sur WhatsApp. Le soir, vous traitez les emails en retard. Le week-end, vous « jetez un œil » aux dossiers en cours.
Ce rythme épuisant cache une réalité : vous êtes devenu l’obstacle à la performance de votre équipe. En étant disponible 24/7, vous entretenez la dépendance de vos collaborateurs, vous ralentissez leur prise de décision et vous sacrifiez la pensée stratégique sur l’autel de l’urgence permanente. Pire encore : cette hyper-disponibilité entame votre crédibilité de manager. Voici quoi faire.
Instaurez vos « plages de concentration » sans négociation possible
Le réflexe par défaut du manager moderne ? Répondre instantanément sur tous les canaux. Entre Slack, Teams, WhatsApp et emails, vous gérez l’urgence en continu. Un mode de travail qui vous transforme en standardiste de luxe et fait dérailler vos chantiers prioritaires. Il est probablement temps d’agir.
Sanctuarisez des plages de concentration
Pour briser ce cercle vicieux, commencez par une action radicale : bloquez deux plages quotidiennes de 90 minutes. De 9h30 à 11h, vous travaillez sur votre plan de développement 2025. De 14h30 à 16h, vous analysez les données de votre dernier trimestre, vous réfléchissez aux mesures correctives, aux actions qui s’imposent.
En somme, ces créneaux sont dédiés à vos dossiers structurants : analyse de données, construction budgétaire, revue de performance, préparation de comité de direction.
Concrètement, cela suppose de couper les notifications, de mettre le téléphone en silencieux, de fermer la porte du bureau, de mettre Slack en mode « Ne pas déranger », etc. Votre calendrier affiche « Ne pas déranger – Dossiers prioritaires ». Un message automatique redirige vers votre office manager pour le premier niveau de filtre.
Les deux premières semaines sont les plus dures
Annoncez cette règle à votre équipe sans détour : « Je suis injoignable sur ces créneaux, sauf pour les urgences ». Définissez ce qu’est une urgence : un client important mécontent, la production qui s’arrête, un conflit qui bloque une équipe entière, etc. Le reste attendra vos plages de disponibilité.
Les premières semaines seront forcément sportives. Votre N+1 veut un point urgent sur les chiffres ? « Je vous propose 16h30 ». Un commercial panique sur un deal ? Votre office manager évalue si c’est vraiment critique. La clé : restez inflexible pendant 15 jours, le temps que l’équipe intègre cette nouvelle règle.
Vous allez pouvoir passer de 45 minutes de concentration fragmentée à 3 heures de travail de fond par jour. Vos dossiers structurants avancent enfin. Et votre équipe gagne progressivement autonomie.
Protégez aussi votre temps hors bureau
Vous culpabilisez de ne pas répondre à ce mail reçu à 22h30 ? De laisser ce message WhatsApp en attente le dimanche ? Cette hyper-réactivité permanente épuise vos équipes et sabote votre autorité de manager.
Instaurez une règle simple : on arrête la communication professionnelle à 18h30 ou 19h, selon la culture de votre entreprise. Activez le mode « envoi différé » sur vos emails. Même si vous travaillez tard, vos messages partent le lendemain à 8h30. Vos collaborateurs comprennent que vous respectez leur temps personnel.
Coupez les notifications le week-end. Pas d’exception pour « jeter un œil aux chiffres » ou « répondre à ce client important ». Ces petites entorses créent un précédent : votre équipe pense devoir faire pareil. Un commercial en copie qui voit son manager répondre le dimanche se sent obligé d’en faire autant.
