Rédaction BtoB leaders 
Faut-il systématiquement dire « oui » quand votre supérieur hiérarchique vous demande d’endosser davantage de responsabilités ? Une directrice marketing que je coache m’a confié que sa direction lui avait demandé d’épauler le VP Produit pour gérer certains livrables de l’équipe produit.
Elle était déjà débordée, et cette nouvelle mission s’ajouterait à toutes les tâches habituelles de directrice marketing. Elle m’a demandé mon avis, et elle semblait épuisée. « C’est à vous de voir, mais analysons ensemble les pour et les contre d’un élargissement de vos fonctions », lui ai-je répondu. Je partage aujourd’hui avec vous le contenu de nos discussions !
Sommaire
Que faire quand votre patron vous confie plus de travail ?
Il y a évidemment des avantages et des inconvénients à accepter d’allonger votre fiche de poste. Voyons tout ça dans le détail.
Commençons par le positif. Vous allez forcément développer de nouvelles compétences. Les nouvelles tâches vous permettront d’acquérir de nouvelles aptitudes, de densifier votre profil et de vous rendre (un peu plus) indispensable à votre entreprise.
C’est également un catalyseur d’évolution de carrière, car le fait de montrer sa motivation, son sens de l’initiative et même le dépassement de soi peut ouvrir des portes parfois insoupçonnées, et plus vite que vous ne pensez !
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En assumant plus de responsabilités, vous gagnez en visibilité, et vous avez davantage d’impact sur la mécanique décisionnelle. Vous augmentez donc votre influence dans l’entreprise.
Mais il y a aussi des inconvénients à dire « oui », à commencer par la surcharge et le risque d’épuisement. Accepter plus de travail sans ressources supplémentaires, c’est aller tout droit vers le burn-out, et éventuellement une baisse drastique de votre productivité et de votre performance, ce qui peut être dommageable pour la suite de votre carrière.
Par ricochet, vous avez un risque de déséquilibre entre votre vie professionnelle et votre vie privée. Assumer davantage de responsabilités, c’est parfois empiéter sur votre temps personnel et affecter votre bien-être au quotidien.
Voici ce que j’ai conseillé à la directrice marketing
Tout d’abord, prenez cette proposition comme un compliment. On vous sollicite pour intervenir en dehors de votre périmètre habituel. C’est la preuve qu’on vous fait confiance pour apporter une vraie valeur ajoutée à l’entreprise.
Ensuite, mettez cartes sur table au sujet de votre charge de travail actuelle. Chiffrez le temps que vous prennent vos tâches et illustrez concrètement l’impact qu’auront les nouvelles missions sur vos responsabilités actuelles. Soyez méthodique et très concret.
Bien entendu, n’hésitez surtout pas à négocier. Si vous faites déjà du 50 heures par semaine, expliquez-le clairement. Insistez sur le fait qu’il vous faudra des moyens supplémentaires, notamment humains, et une rallonge budgétaire pour mener à bien cette nouvelle mission.
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Posez vos conditions dès le départ, car vous êtes en position de force (relative) : pour que le projet soit une réussite, l’équipe produit devra mettre la main à la pâte. Si vos collègues ne s’impliquent pas suffisamment, vous ne pourrez pas atteindre les objectifs fixés. Si nécessaire, demandez d’établir un lien hiérarchique clair pour que votre marge de manœuvre soit suffisante.
En somme, si vous décidez d’accepter le projet, n’ayez pas peur de réclamer les ressources nécessaires. Que ce soit du personnel supplémentaire ou d’autres moyens, assurez-vous d’avoir tout ce qu’il faut pour gérer efficacement cette charge de travail additionnelle.
Abordez aussi la question de la rémunération. Une compensation financière serait logique, mais vous pouvez également négocier d’autres avantages comme des horaires plus flexibles ou des opportunités de formation, en contrepartie de cet investissement supplémentaire.
Certains cadres voient les choses autrement : ils ne réclament rien, en espérant que cette initiative les rapprochera d’une grosse évolution de carrière à court terme. C’est une approche risquée mais qui se tient, à condition que votre entreprise valorise l’engagement.
N’oubliez pas que vous avez toujours le choix
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le fait de refuser des responsabilités supplémentaires est tout à fait envisageable. L’essentiel est d’exposer vos raisons de manière claire et professionnelle. Assurez-vous que votre supérieur comprenne bien vos contraintes et vos préoccupations.
J’ai tenu à rappeler à notre directrice marketing que la famille doit rester la priorité. Je lui ai donc conseillé d’en discuter ouvertement avec son mari et ses enfants. Leur soutien sera très important si elle décide de relever ce défi, mais il est primordial que ce genre de décision soit prise collectivement.
J’ai également insisté sur le fait qu’elle n’était en aucun cas obligée d’accepter. Un refus peut être parfaitement justifié, à condition d’expliquer pourquoi elle ne peut pas s’en charger dans l’immédiat. Une direction qui se respecte devrait être capable de l’entendre et de le comprendre.
Voici ce qui s’est passé par la suite
Quelques semaines plus tard, lors de notre séance de coaching, elle m’a annoncé sa décision. Après avoir consulté son équipe, sa famille, le VP Produit et la direction, elle a choisi de relever le défi.
Elle a pris soin de bien délimiter son périmètre d’action, en précisant ce qu’elle ferait et ce qu’elle ne ferait pas. Astucieusement, elle a aussi demandé à ses collaborateurs directs de reprendre certaines de ses tâches habituelles dans l’optique de former son futur successeur.
Certes, ses journées restent bien remplies, mais elle se sent à l’aise avec ces nouvelles responsabilités. Pourquoi ? Parce qu’elle sait exactement dans quoi elle s’est engagée.
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Si votre hiérarchie vous sollicite pour endosser plus de responsabilités, prenez le temps d’évaluer les bénéfices potentiels, à court comme à long terme. Posez-vous les bonnes questions : cette expérience va-t-elle enrichir mes compétences ? Me rapprochera-t-elle de mon poste de rêve ?
N’oubliez pas : décliner poliment reste une option tout à fait valable. Si vous choisissez cette voie, remerciez votre supérieur d’avoir pensé à vous, puis expliquez clairement pourquoi vous ne pouvez pas vous engager dans ce projet pour le moment. Insistez sur le fait que c’est un refus conjoncturel et qu’il ne signifie en aucun cas que vous n’êtes pas prêt à évoluer à court ou moyen terme.
En résumé : prenez une décision éclairée, tout simplement
Avant d’accepter ou de refuser une augmentation de votre charge de travail sans contrepartie financière, pesez soigneusement le pour et le contre.
Dans votre réflexion, tenez compte de vos objectifs de carrière, mais aussi de votre vie personnelle et de votre bien-être global. C’est un tout qui doit être considéré.
Si vous avez besoin d’un coup de pouce pour y voir plus clair, n’hésitez pas à me solliciter. Je serai ravie de vous accompagner dans votre développement marketing personnel.
