Après la transformation digitale, c’est la transition écologique qui dominera les débats tout au long des dix prochaines années. Pour conduire le changement, les entreprises devront attirer « les talents verts »… mais LinkedIn évoque déjà une pénurie. Décryptage…
Après le numérique, ce sont les « compétences vertes » qui rythmeront les recrutements
Selon un rapport récemment publié par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies, les actions que nous déploierons dans la prochaine décennie détermineront si notre planète sera vivable pour les générations futures.
Le défi colossal de baisser massivement les émissions de gaz à effet de serre exige une transformation complète de l’économie, touchant à la fois les industries, les métiers et les collectivités. Notre réussite passera sans doute, au moins en partie, par notre capacité à générer de la valeur de la transition écologique. En somme, trouver la formule pour que nos efforts en faveur de l’environnement puissent aussi catalyser la croissance de l’économie mondiale.
LinkedIn plaide pour une fonction RH qui pilote cette transition, notamment par le volet du recrutement et de la formation. « En envisageant les emplois liés au climat comme un ensemble de ‘compétences vertes’, nous pouvons élargir le bassin de talents disponibles pour résoudre la crise climatique ».
Tout comme la plupart des métiers nécessitent aujourd’hui des compétences numériques, ils devront dès à présent faire appel à des « compétences vertes », du gestionnaire de flotte au responsable achat en passant par le concepteur de produit et le chef cuisinier.
Vers une pénurie des « talents verts » à court terme ?
L’ampleur et l’urgence de la transformation nécessaire pour lutter contre le changement climatique n’ont jamais été aussi évidentes, selon le rapport LinkedIn qui s’est basé sur l’activité et le profil de plus de 930 millions d’utilisateurs.
Première conclusion : la part des travailleurs qui occupent un emploi lié à l’environnement ou qui indiquent au moins une compétence en la matière sur leur profil LinkedIn a augmenté dans les 48 pays objets de l’étude (dont la France).
Ensuite : l’augmentation de la demande en compétences vertes dépasse l’augmentation de l’offre. LinkedIn s’attend en effet à une pénurie imminente de profils compétents en matière de transition écologique au sens large. Entre 2022 et 2023, la part de « talents verts » dans la main-d’œuvre mondiale a augmenté de 12,3 % en moyenne dans les 48 pays analysés par LinkedIn, tandis que la part des offres d’emploi exigeant au moins une compétence verte a progressé presque deux fois plus rapidement (+ 22,4 %, en moyenne).