Les structures des équipes de vente ne relèvent pas simplement du formalisme de l’organigramme. C’est le moteur qui détermine la rapidité et l’efficacité avec lesquelles les opportunités sont converties en résultats concrets.
Voyons les trois principales structures des équipes de vente B2B, leurs avantages et leurs limites.
Sommaire
Les structures des équipes de vente : quel impact sur la performance commerciale ?
Les structures des équipes de vente conditionnent le bon emploi des talents. Un commercial qui surperforme dans la prospection mais qui est moins habile pour conclure des deals doit être employé à bon escient. Dans une structure bien pensée, ce talent sera quasi-exclusivement mobilisé sur la prospection, à la fois pour doper la performance, améliorer sa productivité mais aussi favoriser son épanouissement.
Ensuite, une structure claire va donner une meilleure visibilité sur les performances. Il devient facile de détecter où les processus se grippent, d’identifier les champions et de détecter ceux qui ont besoin de soutien. Cette visibilité permet de réagir rapidement pour affiner les tactiques et adapter le coaching et la formation.
Enfin, la structure de l’équipe de vente influence la réactivité face aux changements du marché. Une structure rigide peut empêcher l’entreprise de pivoter rapidement en réponse à un nouveau concurrent ou à un changement dans les attentes de la cible. Une structure adaptable permet de redistribuer des ressources rapidement, de tester de nouvelles approches et de répondre efficacement aux défis.
La pertinence de la structure choisie est donc loin d’être une évidence administrative. Elle nécessite une compréhension fine des forces en présence, une certaine capacité à prévoir les besoins futurs et une aptitude à réajuster en temps réel pour consolider l’alignement et la performance.
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#1 La structure en îlot
La structure en îlot est un modèle organisationnel où chaque commercial gère de manière indépendante son propre portefeuille clients tout en étant rattaché à un directeur des ventes.
Ce dernier supervise l’ensemble de l’équipe, établit les objectifs et assure le soutien nécessaire à l’activité. Ce modèle est particulièrement prisé dans les environnements où la flexibilité et l’autonomie des agents sont primordiales, par exemple dans les startups et les petites entreprises.
Dans cette configuration, le directeur des ventes joue un rôle pivot, non seulement en termes de gestion et de supervision, mais aussi en tant que mentor et formateur pour les membres de son équipe. Il assure la cohésion et l’efficacité globales de l’équipe tout en permettant à chaque commercial de développer son propre style et techniques de vente.
Ce modèle peut toutefois montrer des limites à mesure que l’entreprise s’élargit, avec une certaine lourdeur administrative et un risque de fragmentation de l’équipe. Pour continuer à croître sans perdre en efficacité, il peut être nécessaire de revoir la structure organisationnelle en envisageant par exemple une segmentation plus détaillée par zones géographiques ou par lignes de produits.
#2 La structure linéaire (ou en ligne d’assemblage)
L’équipe de vente est segmentée en plusieurs rôles spécialisés qui se succèdent dans le processus de vente. Cette organisation comprend typiquement des représentants au développement des ventes (SDR), des responsables de comptes (Account Executives), et des managers de succès client (Customer Success Managers), tous sous la houlette du directeur des ventes.
Les SDR prennent en charge la prospection et la qualification des prospects, une étape décisive qui prépare le terrain pour les étapes suivantes. Les Account Executives interviennent ensuite pour transformer ces prospects qualifiés en clients effectifs. Enfin, les Customer Success Managers prennent le relais pour s’assurer de la satisfaction et de la rétention de ces clients.
Cette structuration permet une certaine expertise à chaque étape du cycle de vente. Chaque segment de l’équipe peut ainsi se perfectionner dans son domaine, ce qui améliore les performances et la gestion des objectifs individuels et collectifs.
Cependant, ce modèle exige une communication irréprochable entre les différents rôles pour éviter les ruptures dans « la chaîne de vente ». Les interactions entre les différents membres doivent être fluides pour garantir un transfert efficace des informations et maintenir une dynamique commerciale sans accroc.
Pour surmonter les défis de coordination, le management doit définir des procédures de passage de relais entre les SDR, les Account Executives et les Customer Success Managers. Par exemple, l’utilisation de CRM performants qui intègrent des fonctionnalités de suivi en temps réel et des alertes automatisées, peut aider à consolider le flux d’informations et à favoriser l’alignement.
#3 La structure en grappe (ou pod)
La structure en grappe, ou « pod », repose sur la division de l’équipe de vente en plusieurs sous-équipes autonomes, chacune étant composée d’un représentant au développement des ventes (SDR), d’un responsable de comptes (Account Executive), et d’un manager de succès client (Customer Success Manager).
Chaque grappe ou cellule est dirigée par un chef d’équipe qui assure la coordination et le rapport à la direction des ventes.
Ce modèle adopte une approche collaborative et intégrée. Dans chaque cellule, les membres travaillent ensemble sur l’ensemble du cycle de vente, de la génération de leads jusqu’à la fidélisation des clients, permettant une compréhension et une réponse plus rapide et plus personnalisée aux besoins des clients.
Cette structure favorise une grande adaptabilité et permet aux équipes de réagir dynamiquement aux évolutions du marché ou aux spécificités des clients.
Cette structure en grappe a l’avantage de responsabiliser les équipes qui, en gérant ensemble les trois phases du cycle de vente, peuvent mieux comprendre et optimiser leur performance collective. Elle vient aussi renforcer la cohésion d’équipe, puisque chaque membre est partie intégrante du succès des projets.
Toutefois, ce modèle peut exiger des ressources importantes en termes de formation et de coordination pour que chaque cellule fonctionne de manière efficace, comme une unité cohérente.
Le succès de chaque « grappe » dépend largement du talent du chef d’équipe et de ses aptitudes managériales. Il doit également faire preuve d’un sens du leadership et de la communication.