Gartner a révélé sa liste des grandes tendances RH pour l’année 2024. Au menu : la question épineuse du « coût d’aller au travail » après des mois, voire des années de télétravail, l’impact de l’IA sur la création d’emploi et l’essor de la semaine à quatre jours. On fait le point.
Sommaire
#1 Les collaborateurs sont désormais conscients du « coût d’aller au travail »
S’il y a un bien avantage auquel les télétravailleurs et les collaborateurs qui évoluent dans un environnement hybride ne sont pas prêts à renoncer, ce sont bien les nombreuses économies réalisées (transport, alimentation, représentation, etc.).
Alors que de nombreux employeurs ont imposé à leurs collaborateurs en télétravail de revenir au bureau en 2023, au moins pour une configuration hybride, les salariés ont désormais « une conscience plus aiguë » de ce qu’ils dépensent pour aller travailler.
En 2024, les organisations qui cherchent à attirer et à retenir les meilleurs talents ne se contenteront pas d’essayer de trouver la stratégie hybride parfaite. Elles chercheront également à s’attaquer de front au coût du travail via deux stratégies : en partageant les coûts tangibles et intangibles du retour au bureau et/ou en trouvant des moyens de réduire ces coûts. « Il peut s’agir d’avantages pour les aidants, d’aides au logement, de programmes de bien-être financier ou de la possibilité pour les employés d’emmener leurs animaux de compagnie au travail », explique Gartner.
#2 Dans l’absolu, l’IA va créer des opportunités de travail nettes
Malgré l’inquiétude légitime sur l’impact de l’Intelligence Artificielle générative sur l’emploi, Gartner estime que la technologie ne sera en mesure de remplacer que très peu de métiers à court et moyen terme. En revanche, elle abaissera le niveau des compétences techniques requises pour exercer de nombreuses fonctions, notamment sur le volet de la Data et de la rédaction, ce qui augmentera considérablement le nombre de postes auxquels les candidats peuvent postuler.
De nombreux emplois fortement impactés par la GenAI seront remaniés et auront de nouvelles responsabilités qui incluront l’interaction avec les outils alimentés par cette technologie.
En 2024, les dirigeants devraient s’associer aux RH pour évaluer comment les investissements dans la GenAI vont modifier les postes et les workflows de leurs équipes, et comment identifier les candidats internes potentiels pour les rôles nouvellement redéfinis. Les RH doivent également évaluer l’impact sur les stratégies de recrutement en identifiant les exigences techniques et les évaluations qui sont désormais inutiles pour les postes à pourvoir.
#3 La semaine de travail de quatre jours passe se fraie un chemin
L’engouement autour de la semaine de travail de quatre jours ne faiblit pas auprès des chercheurs RH et des sociologues. Elle fait l’objet de dizaines d’études à grande échelle et des voix se lèvent, notamment dans les pays scandinaves, pour l’adopter sous une forme ou une autre. L’adoption de la semaine de quatre jours obligera les entreprises à repenser la cadence de la semaine de travail et, surtout, à réexaminer ce qui est nécessaire et ce qui est superflu. L’arrivée de l’IA au bureau devrait abonder dans ce sens.
Gartner s’attend à ce que les entreprises dont le secteur d’activité exige des compétences rares soient les premières à sauter le pas de la semaine à quatre jours. Cette dernière fera donc partie du « pack » proposé aux talents pour les attirer et les fidéliser.