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CMO : vous allez devoir parler le langage de votre directeur financier en 2025 (+ pistes d’action)

Les directeurs marketing sont de plus en plus évalués sur leur contribution effective (directe ou indirecte) au chiffre d’affaires. Au-delà de la notoriété et de l’image de marque, ils doivent désormais démontrer l’impact business de chaque euro investi.

Cette évolution exige de maîtriser le langage de la direction financière pour défendre ses budgets et peser dans les décisions stratégiques. Décryptage…

Parler business pour débloquer le cercle vertueux du marketing

La fonction marketing fait face à une pression croissante pour justifier chaque euro investi. Au-delà de ses missions historiques (notoriété, image de marque, génération de leads), le marketing doit aujourd’hui démontrer son impact direct sur le chiffre d’affaires et la croissance de l’entreprise. Cette évolution est indispensable pour renforcer la position stratégique de la fonction.

Car le marketing n’est pas qu’un centre de coût. À l’heure où l’acquisition client devient de plus en plus chère (inflation des CPL sur LinkedIn, surenchère sur les mots-clés Google), il faut pouvoir justifier des investissements relativement importants pour maintenir la croissance. Et ces investissements ne seront débloqués que si le CMO sait parler le langage des chiffres et du ROI.

Cette capacité à parler business crée un cercle vertueux : en démontrant précisément l’impact des actions marketing sur le pipeline commercial et le chiffre d’affaires, le CMO obtient les budgets nécessaires pour mener des actions plus ambitieuses. Ces actions génèrent à leur tour des résultats plus significatifs, ce qui renforce la crédibilité du marketing dans les discussions budgétaires.

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Mais au-delà des budgets, le CMO qui parle le langage du directeur financier pourra participer aux décisions stratégiques de son entreprise. Un CMO qui comprend les enjeux de marge, de trésorerie et de rentabilité peut contribuer à orienter le développement de nouveaux produits, l’expansion sur de nouveaux marchés ou encore les stratégies de pricing.

Dans un contexte économique tendu, les entreprises ne peuvent plus se permettre d’investir dans des actions marketing dont l’impact business reste flou (ou floué par des vanity metrics). Le CMO doit devenir ce professionnel qui transforme les métriques marketing (MQLs, engagement, trafic) en indicateurs business compréhensibles (et recherchés) par la direction : coût d’acquisition, Customer Lifetime Value (CLV), ROI des campagnes, contribution au pipeline, etc.

Comment se mettre au diapason de la direction financière quand on est CMO ?

Le premier impératif pour un CMO est de comprendre les « obsessions » de son directeur financier. La croissance du chiffre d’affaires, bien sûr, mais pas seulement. Il faut pouvoir parler de rentabilité, de marges et surtout de trésorerie, car une croissance mal maîtrisée peut menacer la pérennité de l’entreprise.

Prenons un exemple : une entreprise SaaS qui investit massivement en marketing pour acquérir de nouveaux clients, mais dont les coûts d’acquisition sont trop élevés par rapport aux revenus récurrents générés. Elle verra probablement une forte croissance du nombre de clients mais elle brûlera sa trésorerie à court terme. Dépenser 10 000 € pour acquérir un client qui ne rapporte que 500 € net par mois signifie qu’il faudra 20 mois pour rentabiliser l’acquisition. Si l’entreprise multiplie ce schéma, elle peut se retrouver en difficulté de trésorerie malgré une croissance impressionnante du nombre de ses clients.

Le CMO doit donc maîtriser plusieurs indicateurs business, d’abord en théorie puis dans la pratique :

  • Le coût d’acquisition client rapporté à sa valeur dans le temps (le fameux ratio CAC/LTV) qui détermine la viabilité des investissements marketing ;
  • Le délai de rentabilisation des dépenses marketing (combien de mois avant qu’un client ne rapporte plus qu’il n’a coûté à acquérir) ;
  • La contribution directe du marketing au pipeline et au chiffre d’affaires (en pourcentage des nouveaux contrats).

Le CMO devra également comprendre les cycles financiers de son entreprise. Quand a-t-on besoin de trésorerie ? Quand peut-on investir ? Cette lecture financière permet d’ajuster le timing des campagnes marketing aux capacités réelles de l’entreprise (et non l’inverse).

Cette mise à niveau implique aussi de comprendre la structure des coûts. Un directeur financier raisonne en coûts fixes et variables, en marges brutes et nettes, en OPEX et CAPEX. Le CMO doit pouvoir justifier ses investissements dans ce cadre en montrant par exemple comment une dépense marketing peut faire baisser le coût d’acquisition global.

Être capable de traquer les performances des actions marketing : le nerf de la guerre

Pour défendre l’apport business du marketing, il faut déjà pouvoir mesurer l’impact des actions avec une certaine précision. Or, de nombreux CMOs se lancent dans des discussions budgétaires sans avoir résolu cette question fondamentale de l’attribution. Comment défendre ses investissements quand on ne peut pas tracer leur rentabilité ?

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Cette difficulté est particulièrement marquée dans le B2B où le parcours d’achat multiplie les points de contact : webinars, contenus experts, événements, display, social selling… Pour y répondre, le CMO doit construire un système d’attribution qui repose sur trois piliers :

  • Un CRM configuré pour suivre l’origine de chaque lead et son parcours jusqu’à la signature
  • Des outils d’analytics B2B capables de tracker les interactions sur des cycles longs (6-12 mois en moyenne)
  • Un processus de tag systématique des opportunités pour identifier la contribution de chaque canal marketing

Certains impacts marketing restent difficiles à mesurer directement, notamment le branding et la notoriété. Le CMO doit alors construire des indicateurs indirects : évolution des recherches de marque sur Google, qualité du trafic direct, taux de réponse aux campagnes d’acquisition… Ces proxys, couplés aux performances commerciales, permettent de défendre les investissements qui paraissent moins tangibles.

Plus fondamentalement, le CMO doit instaurer une discipline de mesure dans ses équipes. Chaque campagne doit intégrer, dès sa conception, les mécanismes qui permettront d’évaluer son ROI. Sans cette rigueur dans le tracking, l’échange avec la direction financière reste un dialogue de sourds.

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