Vous avez lancé une campagne emailing B2B classique, avec un objectif de génération de leads. Typiquement : une base de quelques centaines ou milliers de prospects plus ou moins qualifiés, un contenu expert (livre blanc, étude, webinaire), envoyé via votre outil habituel de Marketing Automation.
La « catastrophe » se manifeste par des indicateurs clairement en-dessous des benchmarks sectoriels : taux d’ouverture à 5 % (alors que vous êtes habituellement autour de 10 – 15 %), quasi absence de clics, désabonnements inhabituels et même quelques retours négatifs de prospects. Bref, tous les voyants sont au rouge. Voici quoi à faire dès J+1.
Identifier pourquoi si peu de prospects ont ouvert l’email
Premier point à vérifier : votre objet. Était-il trop commercial ? Trop long ? Contenait-il des mots qui déclenchent les filtres spam ? Analysez les campagnes précédentes qui ont bien performé pour glaner quelques indices sur ce qui marche habituellement auprès de cette cible.
Quid du timing d’envoi ? Si vous avez envoyé votre campagne à un moment inhabituel (lundi matin, vendredi après-midi) ou pendant un événement majeur de votre secteur, vous avez là une explication rationnelle pour le faible taux d’ouverture. Vérifiez aussi si d’autres acteurs de votre marché ont lancé des campagnes importantes au même moment.
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Ensuite, examinez les logs de délivrabilité. Quel est le taux de hard bounces (rebond dur) ? Votre score de réputation d’expéditeur est-il bon ? Vos DNS sont-ils correctement configurés ? Un test d’envoi vers des adresses Gmail, Outlook et autres fournisseurs majeurs vous permettra de vérifier si vos emails atterrissent en spam.
Enfin, vérifiez la qualité de votre base de données. Si vous utilisez des contacts achetés à un tiers ou trop anciens, ou si votre liste n’a pas été nettoyée à la fréquence habituelle, le faible taux d’ouverture peut simplement refléter une base dégradée.
Comprendre pourquoi ceux qui ont ouvert n’ont pas cliqué
Si les prospects ont ouvert l’email mais n’ont pas cliqué, commencez par analyser l’écart entre l’objet qui a suscité l’ouverture et le message qui n’a pas convaincu. Votre accroche était-elle trop agressive ? Avez-vous promis quelque chose que vous ne proposez pas vraiment dans l’email ? Les campagnes déceptives finissent forcément dans une impasse.
Si ce n’est pas le cas, intéressez-vous à la mise en page : structure confuse, images mal affichées sur mobile, CTA peu visible… comparez avec vos emails qui performent d’habitude pour repérer les différences de forme.
Autre point à vérifier : la description du contenu premium n’était peut-être pas assez explicite. Les prospects B2B veulent savoir exactement ce qu’ils vont apprendre avant de cliquer. « Un livre blanc sur l’IA » les intéressera moins que « 3 cas d’usage de l’IA dans la vente avec des résultats chiffrés ».
Et si c’était un problème de Call to Action (CTA) ? En fonction de la valeur perçue de votre contenu premium, les boutons « Télécharger », « S’inscrire » ou « En savoir plus » peuvent ne pas suffire. Essayez quelque chose de plus pêchu et de plus précis : « Débloquez vos Quick Wins », « Accédez aux benchmarks de votre secteur », « Comment vos concurrents budgétisent leur marketing ? », etc.
Regardez enfin ce que font vos concurrents sur la même période. Si des contenus similaires circulent avec moins de barrières (accès direct, pas de formulaire, etc.), votre parcours de conversion est probablement trop contraignant. Ou peut-être que vos prospects ont déjà consulté un contenu similaire dans la même semaine.
Décortiquez le comportement des rares cliqueurs
Si quelques prospects ont tout de même cliqué, leur parcours mérite une petite analyse. Où se sont-ils arrêtés ? Sur la landing page ? Au niveau du formulaire ? Cette cartographie des points de friction révèlera des problèmes techniques ou ergonomiques qui peuvent plomber toute votre mécanique de conversion.
Commencez par le chemin d’accès. Le lien dans l’email fonctionne-t-il correctement sur tous les appareils ? La landing page se charge-t-elle rapidement ? Un temps de chargement supérieur à 3 secondes suffit à faire fuir 50 % des visiteurs, surtout sur mobile.
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Analysez aussi la cohérence du parcours. La landing page reprend-elle les promesses de l’email ? Le visuel du contenu premium correspond-il à ce que vous avez annoncé ? Les prospects qui abandonnent à cette étape ont souvent l’impression d’avoir été trompés sur la marchandise.
Le formulaire est le plus souvent le point de rupture principal. Avez-vous demandé beaucoup trop d’informations pour un premier contact ? Un livre blanc justifie rarement plus de 4 – 5 champs. Les questions sur le budget, la taille de l’entreprise ou le secteur peuvent attendre une interaction ultérieure.
Si les prospects ont rempli le formulaire mais n’ont pas téléchargé le contenu, vérifiez votre page de confirmation. Le lien de téléchargement est-il clair ? L’email de confirmation est-il immédiat et opérationnel ? Tout problème technique à ce niveau transformera un lead chaud en opportunité perdue.
Construisez votre campagne de rattrapage avec beaucoup de méthode
Une campagne qui échoue n’est pas une fatalité, mais le rattrapage exige de la méthode. Ne relancez pas toute la base avec un contenu légèrement modifié… vous ne ferez qu’aggraver la situation.
Ciblez d’abord les prospects qui ont ouvert sans cliquer. Ce segment connaît déjà votre sujet mais n’a pas été convaincu. Proposez-leur une version plus accessible de votre contenu : les points clés en format court, une synthèse visuelle, un extrait percutant qui donne envie d’en savoir plus, une vidéo qui résume le sujet, etc.
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Les prospects qui n’ont pas ouvert méritent une approche différente. Changez complètement l’angle d’attaque : nouvel objet, nouvelle promesse, nouveau format. Un webinar peut devenir une checklist, une étude peut se transformer en infographie… L’essentiel est de ne pas insister avec une approche qui a déjà échoué.
Repensez aussi votre séquence de relance. Au lieu d’un email unique, construisez un mini-nurturing en 2 – 3 touches qui qualifie progressivement l’intérêt. La première relance apporte de la valeur (un extrait du contenu), la deuxième montre des résultats client, la troisième propose le contenu complet.
Profitez enfin de cette campagne de rattrapage pour tester de nouveaux messages. Un test a/B sur des micro-segments vous donnera des insights intéressants pour optimiser les campagnes à venir. L’échec devient une source d’apprentissage !