La stratégie de LinkedIn en matière de newsletters semble porter ses fruits. Dans une interview accordée à nos confrères de The Information, Keren Baruch, directrice de la gestion des produits de LinkedIn, a déclaré que le réseau social professionnel compte désormais 63 000 newsletters régulières, soit 10 fois plus qu’il y a un an. Décryptage…
10 fois plus de newsletters par rapport à 2021
La croissance fulgurante du format « newsletters » de LinkedIn contraste avec les difficultés rencontrées par des entreprises spécialisées dans le blogging et les newsletters par email comme Substack. Ces acteurs ont été mis sur orbite pendant la pandémie mais ont eu du mal à maintenir leur croissance et leur rentabilité sur la durée. En mai 2022, Substack a même dû annuler une levée de fonds de série C, faute d’investisseurs intéressés. Mieux : même Meta et Twitter, géants du Social Media, ont dû mettre en pause leurs projets de newsletters.
Bientôt des publicités sur les newsletters LinkedIn ?
Si le format a rencontré un succès fulgurant sur LinkedIn, c’est d’abord parce que le B2B se prête tout particulièrement à l’exercice. Aussi, LinkedIn n’a pas restreint la création des newsletters aux seules entreprises. Tous les utilisateurs peuvent proposer une newsletter régulière. Ainsi, certaines entreprises délèguent la création de ce format à plusieurs collaborateurs, avec par exemple une newsletter par cible ou par Domaine d’Activité Stratégique (DAS).
Le fait que les newsletters soient intégrées au fil d’actualité n’est sans doute pas étranger à leur succès, dans la mesure où la visibilité sur le feed dépasse celle de l’emailing, surtout après la pandémie. Selon les informations de nos confrères d’Insider Intelligence, Microsoft songerait à monétiser les newsletters en y intégrant des publicités à moyen terme.
À l’heure actuelle, les créateurs de LinkedIn qui souhaitent monétiser leurs newsletters doivent s’adresser directement aux annonceurs. Mais Microsoft ne tardera probablement pas à ajouter une fonctionnalité permettant de mettre en relation les utilisateurs et les annonceurs, à la manière du Creator Marketplace de TikTok. Les créateurs et les annonceurs dont les intérêts convergent pourront nouer des partenariats, mais Microsoft prélèvera sans doute une commission sur les revenus. La place privilégiée qu’occupe désormais Microsoft dans le domaine de l’intelligence artificielle pourrait également entrer en jeu, en aidant les créateurs de contenu à automatiser les annonces publicitaires sur leurs newsletters.