En tant que leader, vous êtes constamment confronté à des situations imprévues et stressantes qui peuvent mettre à rude épreuve votre capacité à maintenir le cap. C’est ici que l’autoconscience et l’autorégulation entrent en jeu. En développant ces aptitudes clés, vous pouvez passer du chaos à la clarté et transformer votre leadership pour en faire un véritable catalyseur de performance. Explications…
#1 L’autoconscience, ou l’art de se connaître sur le bout des doigts
L’autoconscience, ou la conscience de soi, implique la connaissance profonde de ses émotions, de ses forces et de ses faiblesses, au point de développer un sens aigu de sa propre « valeur ». Si vous cochez les cases suivantes, c’est que vous pouvez compter sur ce soft skill pour manager votre équipe :
- À tout moment, vous êtes capable d’identifier l’émotion qui vous traverse et, surtout, pourquoi vous la ressentez au moment « M » ;
- Vous êtes en mesure d’établir un lien de cause à effet entre vos émotions d’un côté, et vos paroles et actions de l’autre ;
- Vous êtes conscient de vos limites, même si vous évoluez dans un environnement particulièrement compétitif qui n’est pas forcément compatible avec le fait d’admettre vos faiblesses ;
- Vous avez un certain sens de la répartie, y compris pour faire de l’autodérision.
Si vous n’êtes pas véritablement au point sur ces éléments, ou si vous souhaitez aller encore plus loin, vous pouvez vous appuyer sur ces conseils :
1. La méditation et la pratique de la pleine conscience peuvent aider à développer l’autoconscience en encourageant l’attention portée aux pensées, aux émotions et aux sensations corporelles. Essayez de consacrer 10 à 20 minutes par jour à la méditation, en vous concentrant sur votre respiration et en observant vos pensées et émotions sans jugement. En plus de la méditation par la respiration et du yoga, vous pouvez explorer les techniques de Mindfulness, la méditation Zazen et la méditation de pleine conscience.
2. Tenir un journal pour prendre conscience de ses émotions, pensées et comportements…. Mais aussi et surtout pour identifier des schémas récurrents, notamment sur ce qui vous pousse à prendre des décisions qui s’avèrent insatisfaisantes. Notez chaque jour vos expériences, vos réactions émotionnelles et les situations qui vous ont marqué. Relisez vos entrées et essayez de trouver une certaine logique pour tirer des enseignements actionnables ;
3. Feedbacks : demandez régulièrement des feedbacks à vos collaborateurs les plus proches, en qui vous avez confiance ;
4. La pratique de l’écoute active : Lors de vos interactions avec les autres, concentrez-vous sur ce qu’ils disent, leurs émotions et leurs besoins. En étant pleinement présent et attentif, vous serez plus conscient de vos propres réactions et pourrez ajuster votre comportement en conséquence ;
5. Analyse de situations passées : passez en revue des situations passées, en particulier celles qui ont été stressantes ou émotionnellement intenses, et essayez d’analyser vos réactions et vos émotions à ce moment-là. Cela vous aidera à reconnaître les schémas de comportement et à identifier les déclencheurs émotionnels.
#2 L’autorégulation, ou le contrôle conscient des émotions
L’auto-régulation fait référence à la capacité de gérer et contrôler de manière consciente et intentionnelle ses émotions, pensées et impulsions, en particulier dans les situations stressantes. Cela implique de développer une compréhension approfondie de ses propres émotions et réactions et d’utiliser cette compréhension pour influencer positivement son comportement et ses prises de décisions.
Pour mieux appréhender le concept d’auto-régulation, nous nous appuierons sur le modèle des 5 domaines développé par Shanker (2013). Cette approche lie l’auto-régulation à des composantes biologiques, affectives, cognitives, sociales et prosociales.
1. Domaine biologique : les dirigeants doivent veiller à maintenir une bonne santé physique et mentale pour gérer efficacement le stress. Cela passe forcément par une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, un sommeil suffisant et une gestion adéquate des niveaux d’énergie tout au long de la journée. Rappelons qu’en France, nous avons perdu plus d’une heure et demie de sommeil par nuit en une cinquantaine d’années selon le baromètre de Santé Publique France ;
2. Domaine affectif : les dirigeants doivent être capables de moduler leurs sentiments et de gérer les hauts et les bas émotionnels. Cela passe par le développement de la résilience émotionnelle, la capacité à se remettre des déceptions et des échecs et à aller de l’avant avec confiance et optimisme. Les dirigeants doivent également être conscients de l’importance de l’estime de soi et de la façon dont elle influence leur prise de décision et leur leadership. Le livre « Intelligence émotionnelle 2.0 » de Travis Bradberry et Jean Greaves livre des conseils pratiques et des stratégies intéressantes pour développer ce point ;
3. Domaine cognitif : on parle ici de la capacité à se concentrer, à planifier et à exécuter plusieurs étapes consécutives, de comprendre la cause et l’effet, de penser de manière logique et de gérer son temps de manière efficace. Ces objectifs peuvent être atteints par l’entraînement cognitif (jeux de réflexion et casse-têtes), la pratique de la pleine conscience, la journalisation des pensées (pour identifier des schémas cognitifs et comportementaux), le développement des routines et des systèmes de gestion des tâches du quotidien, etc.
4. Domaine social : les compétences sociales des dirigeants sont cruciales pour établir des relations de travail solides et pour comprendre les sentiments et les intentions des autres. Les dirigeants doivent être attentifs à l’effet de leurs réactions sur les autres, être des communicateurs efficaces, et être capables de réparer les bris de relation. Pour développer ce point, ils peuvent densifier leurs relations sociales, y compris en dehors du travail : faire du social, pratiquer un sport collectif, participer à des événements, etc.
5. Domaine prosocial : les dirigeants doivent cultiver des relations sociales positives et faire preuve d’empathie envers leurs collaborateurs. L’écoute active, la capacité de gestion des conflits (voir la méthode Thomas-Kilmann) et la pratique de l’assertivité vous permettront d’évoluer sur le domaine prosocial de l’auto-régulation.